On me dit dans
l’oreillette qu’on ne vous aurait pas encore informé de notre arrivée en
Equateur. Et bien c’est désormais chose faite!
Après un passage
de frontière à pied, accompagnés de nos
sacs disposés sur une charrette, nous avons rallié Quito, capitale du pays pour
quelques jours de découverte de la ville. Une première impression du pays
réussie, qui s’est confirmée par la suite lorsque nous avons pris la direction
de Misahualli, une toute petite ville située dans la forêt amazonienne, aussi
appelée jungle, ou encore selva en espagnol. Les singes qui peuplent la place
centrale à toute heure de la journée nous ont permis de réaliser que nous
vivions une expérience hors du commun. Et les 4 jours que nous avons passés en
pleine jungle ensuite nous ont propulsés dans une autre dimension. Vivre loin
de tout, dans la forêt la plus riche du monde, s’y balader en pleine nuit pour
observer la faune, apprendre les rudiments pour y survivre grâce à un guide
Kichwa pour qui les arbres sont des rues dont il connaît le nom par coeur,
voilà ce que nous avons vécu. Et une question s’impose au bout de ces 4 jours:
quand est-ce qu’on y retourne?
Dans la famille jungle, je voudrais les gringos
Attention où tu mets les pieds... Nelson, notre guide Kichwa
L'équipe de choc
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Mais, depuis le
début de cette aventure, nous enchaînons des expériences toutes plus folles les
unes que les autres. Et, en prenant la direction de Puyo, nous ne doutions pas
encore de ce qui nous attendait. Cela
fait désormais presque 2 semaines que nous avons installé notre campement dans
cette ville quelque peu banale, au contraire de Misahualli. Alors quand je dis
que nous avons installé notre campement, nous ne sommes pas allés jusqu’à
planter les piquets pour la tente et chausser nos plus belles tongs pour aller
jouer à la pétanque, non (personnellement je n’ai plus de tongs de toute façon, elles m’ont traîtreusement lâché il y a peu). Ce que j’appelle le “campement”, c’est un hôtel très bon marché qui pratique
l’élevage de poussins dans l’arrière-cour, et dont les murs sont si peu épais
qu’on entendrait presque le voisin du bout ronfler (et Dieu sait qu’il ronfle
l’animal!).
Hormis ces
quelques originalités, on parvient sans difficulté à s’en sortir, car, vous
l’aurez compris, nous vivons d’amour et d’eau fraîche, saltimbanques que nous
sommes. Mais venons-en au fait: et le projet alors? Petit rappel pour les
distraits qui auraient oublié de quoi ça s’agit: nous travaillons à la construction d’un musée
vivant de la culture Shuar, ethnie indigène, qui permettra de défendre cette
culture qui se perd avec la modernisation actuelle. Celui-ci portera le nom de
“Casa de la Sabiduría”, c’est-à-dire “Maison de la Sagesse”. Ce projet est né
de l’idée de Francisco et María, couple de shuars vivant à Puyo, qui souhaitent
sauvegarder un héritage culturel dont nous avons déjà pu constater la richesse.
Nous soutenons aussi une communauté shuar vivant en pleine forêt amazonienne.
Celle-ci se développe depuis quelques années grâce au soutien de l’association française
dont nous sommes membres depuis quelques mois, Heaven On Earth.
Nous travaillons donc
depuis 2 semaines avec Francisco et María à la poursuite de la construction du
musée. La charpente et le toit sont aujourd’hui en place, grâce à l’action des
groupes français qui nous ont précédés. Il reste donc les murs du
rez-de-chaussée et de l’étage à poser, le sol de l’étage, un escalier et des
sanitaires. Nous sommes actuellement en train de voir ce que nous pouvons faire
cette année. Nous avons toutes les informations en notre possession pour se
décider (devis, prix des matériaux et de la main d’oeuvre), après consultation
à plusieurs reprises du maître d’oeuvre (“maestro”en espagnol, terme quelque
peu excessif si on lui donnait le sens qu’il a en français, étant donné le
professionnalisme de l’artiste). Dans le même temps, nous réfléchissons à
d’autres petits projets éventuels qui contribueraient à défendre la culture
shuar et qui se marieraient bien avec la Casa.
La Casa de la Sabiduría, rayonnante ça va de soit
(de g. à d. Le maestro, Francisco, Clément, Kathy, Nico, Maria, Christian et John)
Voilà, ça c’était la
partie projet. Mais comme il n’y a pas que le travail dans la vie, parlons un
peu du reste. Et bien cela concerne aussi Francisco et María, et toute la
famille. Cette dernière est tellement grande qu’on se demandait à qui on
parlait au départ. En résumé, Francisco et María ont 3 enfants: un fils de 19
ans, Brian, une fille de 16 ans, Alexandra, et une autre fille de 13 ans,
Natalia. On a peu vu le fils mais les deux filles sont adorables et nous
accompagnent régulièrement jouer au foot ou au basket. Oui parce qu’on a aussi
bien sympathisé avec le neveu de María, adepte des parties de foot à 5. On va
donc très régulièrement jouer, et il n’est pas rare, comme je vous le disais,
que la famille nous accompagne. Si on ajoute à cela les cousins et cousines et
les amis proches, vous pouvez imaginer qu’on en a fait des rencontres! Et quand
tout ce petit monde se retrouve pour fêter l’anniversaire de Brian dans la Choza
(maison traditionnelle shuar en bois) construite à côté de la maison de
Francisco et María, ça donne un vrai bon moment avec apprentissage de danse
et délires en tous genres.
Devant la Choza
A Ambato
Maria et ses deux filles Nathaly et Alexandra
En résumé, quand on
arrive à conjuguer travail et bons moments avec les mêmes personnes, le temps
passe vite. Espérons que ça dure, mais en tout cas c’est parti pour.
Allez, je vous laisse, à
bientôt pour de nouvelles aventures!
CV.