Salut tout le monde!
Comme l'avez certainement remarqué, nous n'avons mis qu'un article depuis que nous sommes en Equateur... En fait c'est parce que tout ce passe très mal et que nous ne voulons pas écrire des articles simplement pour nous plaindre!
Non je plaisante ^^ L'association pour laquelle nous travaillons ici, nous oblige (de vrai tortionnaire) à tenir un autre blog, et en vérité c'est assez compliqué de mettre à jour les deux, donc voici simplement l'adresse de l'autre blog- où il y a déjà pas moins de 4 articles woooooooouuuuuu :
http://hoequateur.over-blog.net/
Voilà, vous pouvez maintenant continuer à suivre nos fabuleuses aventures!
A bientot donc.
Affichage des articles dont le libellé est la vie du projet. Afficher tous les articles
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jeudi 12 juillet 2012
mercredi 27 juin 2012
Ecuadorrrr!
On me dit dans
l’oreillette qu’on ne vous aurait pas encore informé de notre arrivée en
Equateur. Et bien c’est désormais chose faite!
Après un passage
de frontière à pied, accompagnés de nos
sacs disposés sur une charrette, nous avons rallié Quito, capitale du pays pour
quelques jours de découverte de la ville. Une première impression du pays
réussie, qui s’est confirmée par la suite lorsque nous avons pris la direction
de Misahualli, une toute petite ville située dans la forêt amazonienne, aussi
appelée jungle, ou encore selva en espagnol. Les singes qui peuplent la place
centrale à toute heure de la journée nous ont permis de réaliser que nous
vivions une expérience hors du commun. Et les 4 jours que nous avons passés en
pleine jungle ensuite nous ont propulsés dans une autre dimension. Vivre loin
de tout, dans la forêt la plus riche du monde, s’y balader en pleine nuit pour
observer la faune, apprendre les rudiments pour y survivre grâce à un guide
Kichwa pour qui les arbres sont des rues dont il connaît le nom par coeur,
voilà ce que nous avons vécu. Et une question s’impose au bout de ces 4 jours:
quand est-ce qu’on y retourne?
Dans la famille jungle, je voudrais les gringos
Attention où tu mets les pieds... Nelson, notre guide Kichwa
L'équipe de choc
|
Mais, depuis le
début de cette aventure, nous enchaînons des expériences toutes plus folles les
unes que les autres. Et, en prenant la direction de Puyo, nous ne doutions pas
encore de ce qui nous attendait. Cela
fait désormais presque 2 semaines que nous avons installé notre campement dans
cette ville quelque peu banale, au contraire de Misahualli. Alors quand je dis
que nous avons installé notre campement, nous ne sommes pas allés jusqu’à
planter les piquets pour la tente et chausser nos plus belles tongs pour aller
jouer à la pétanque, non (personnellement je n’ai plus de tongs de toute façon, elles m’ont traîtreusement lâché il y a peu). Ce que j’appelle le “campement”, c’est un hôtel très bon marché qui pratique
l’élevage de poussins dans l’arrière-cour, et dont les murs sont si peu épais
qu’on entendrait presque le voisin du bout ronfler (et Dieu sait qu’il ronfle
l’animal!).
Hormis ces
quelques originalités, on parvient sans difficulté à s’en sortir, car, vous
l’aurez compris, nous vivons d’amour et d’eau fraîche, saltimbanques que nous
sommes. Mais venons-en au fait: et le projet alors? Petit rappel pour les
distraits qui auraient oublié de quoi ça s’agit: nous travaillons à la construction d’un musée
vivant de la culture Shuar, ethnie indigène, qui permettra de défendre cette
culture qui se perd avec la modernisation actuelle. Celui-ci portera le nom de
“Casa de la Sabiduría”, c’est-à-dire “Maison de la Sagesse”. Ce projet est né
de l’idée de Francisco et María, couple de shuars vivant à Puyo, qui souhaitent
sauvegarder un héritage culturel dont nous avons déjà pu constater la richesse.
Nous soutenons aussi une communauté shuar vivant en pleine forêt amazonienne.
Celle-ci se développe depuis quelques années grâce au soutien de l’association française
dont nous sommes membres depuis quelques mois, Heaven On Earth.
Nous travaillons donc
depuis 2 semaines avec Francisco et María à la poursuite de la construction du
musée. La charpente et le toit sont aujourd’hui en place, grâce à l’action des
groupes français qui nous ont précédés. Il reste donc les murs du
rez-de-chaussée et de l’étage à poser, le sol de l’étage, un escalier et des
sanitaires. Nous sommes actuellement en train de voir ce que nous pouvons faire
cette année. Nous avons toutes les informations en notre possession pour se
décider (devis, prix des matériaux et de la main d’oeuvre), après consultation
à plusieurs reprises du maître d’oeuvre (“maestro”en espagnol, terme quelque
peu excessif si on lui donnait le sens qu’il a en français, étant donné le
professionnalisme de l’artiste). Dans le même temps, nous réfléchissons à
d’autres petits projets éventuels qui contribueraient à défendre la culture
shuar et qui se marieraient bien avec la Casa.
La Casa de la Sabiduría, rayonnante ça va de soit
(de g. à d. Le maestro, Francisco, Clément, Kathy, Nico, Maria, Christian et John)
Voilà, ça c’était la
partie projet. Mais comme il n’y a pas que le travail dans la vie, parlons un
peu du reste. Et bien cela concerne aussi Francisco et María, et toute la
famille. Cette dernière est tellement grande qu’on se demandait à qui on
parlait au départ. En résumé, Francisco et María ont 3 enfants: un fils de 19
ans, Brian, une fille de 16 ans, Alexandra, et une autre fille de 13 ans,
Natalia. On a peu vu le fils mais les deux filles sont adorables et nous
accompagnent régulièrement jouer au foot ou au basket. Oui parce qu’on a aussi
bien sympathisé avec le neveu de María, adepte des parties de foot à 5. On va
donc très régulièrement jouer, et il n’est pas rare, comme je vous le disais,
que la famille nous accompagne. Si on ajoute à cela les cousins et cousines et
les amis proches, vous pouvez imaginer qu’on en a fait des rencontres! Et quand
tout ce petit monde se retrouve pour fêter l’anniversaire de Brian dans la Choza
(maison traditionnelle shuar en bois) construite à côté de la maison de
Francisco et María, ça donne un vrai bon moment avec apprentissage de danse
et délires en tous genres.
Devant la Choza
A Ambato
Maria et ses deux filles Nathaly et Alexandra
En résumé, quand on
arrive à conjuguer travail et bons moments avec les mêmes personnes, le temps
passe vite. Espérons que ça dure, mais en tout cas c’est parti pour.
Allez, je vous laisse, à
bientôt pour de nouvelles aventures!
CV.
jeudi 7 juin 2012
Première étape: finie!
Et voilà, nous sommes partis pour l’Equateur !
Il est donc plus que temps de vous dire ce que
nous avons réussi à faire au Pérou, et pourquoi pas, ce que je (ce qu’on) en
tire plus personnellement.
Que s’est-il passé depuis le point précédent ? Pour être honnête tout
de suite, quelques désillusions…
Nous étions partis en « vacances »
le 10 avril avec l’accord du gouvernement régional de Cajamarca de fournir 20
lapins ainsi que 20 cochons d’inde (je rappelle que ceux-ci sont utilisés comme
nourriture ici) afin de lancer un élevage au collège. Puisque nous étions absents nous avions
convenu avec la mairie de Cospan que celle-ci envoie quelqu’un afin de les récupérer.
Mais lors de notre retour… Oh surprise ! Aucun animal au collège… Une petite enquête s’est donc imposée :
qui n’a pas tenu parole ?
Comme on pouvait s’en
douter, la mairie nous affirme « le gouvernement régional n’avait pas les
animaux le jour convenu » et le gouvernement « personne de la mairie
n’est venu ».
Bref, tout était à refaire. Nous
avons donc redéposé une demande dont nous aurons la réponse mercredi 30 mai. Nous serons alors en Equateur, c’est donc le
directeur du collège lui-même qui s’occupera du suivi de la demande – puisqu’il
est directement concerné il sera certainement (ojala, comme on dit ici) plus
efficace. En cas de refus (normalement ce ne sera pas le cas) ou de couac, nous
avons convenu avec lui que l’association financera l’élevage. Donc à suivre par
e-mail !
Encore plus fort, la demande de semences et d’outils pour la pépinière du
collège n’a toujours pas reçu de
réponse ! Je vous rappelle qu’elle avait été déposée par Bertrand en…
novembre ! Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé. Clément et Nicolas
qui étaient en charge du suivi sont devenus presque amis avec le gardien de la
direction régionale de l’agriculture ainsi qu’avec la secrétaire de l’ingénieur
qui doit nous donner une réponse… mais en vain. Il semblerait que cet homme
soit toujours ou en réunion ou en déplacement… même lorsqu’on demande à la
secrétaire « quand peut-on le voir ? » et qu’on avait « rendez-vous »
à une heure précise ! Bref… Là encore il semblerait que l’association
devra payer. Certes, après tout nous sommes aussi là pour ça, mais il aurait
été préférable d’avoir un « non » franc et massif dès le mois de mars
afin de pouvoir gérer tout ça en étant sur place plutôt que par e-mail par la
suite !
Dernière chose concernant le collège, le réservoir d’eau. La mairie s’est
engagée par écrit à le faire et nous espérions le voir fini, sinon commencé,
avant de partir… mais non. Il semblerait, dixit le maire – et son sourire
politique – que les travaux commenceront le 7 juin.
Continuons avec la mairie de Cospán. Une de nos démarches annexes avait été
de contacter une employée de la mairie provinciale de Cajamarca (l’équivalent
du conseil général) afin de faire bouger les choses. Le maire de Cospán n’a
apparemment pas jugé utile de donner suite à notre démarche. Lors d’une
discussion il nous a dit en substance « Le recyclage ? Quel
recyclage ? Avec qui aviez-vous parlé de ça ? » « euh avec
vous en fait » « ah je ne m’en souviens pas ».
Ajoutez à cela « quelques » lapins (non pas ceux pour le collège)
et oui, je crois pouvoir dire que cet homme nous aura fait travailler notre
self-control de manière plus qu’intensive pendant trois mois.
Une bonne nouvelle tout de même, et pas des moindres : Nous avons enfin un devis complet pour le
laboratoire de transformation alimentaire. Celui-ci nous permettra de
rechercher plus efficacement des fonds auprès des entreprises et collectivités
françaises. Mieux, une demande a été déposée à la municipalité provinciale pour
obtenir des financements ! Tout ça grâce à l’appui de l’ancien maire de
Cospan, aujourd’hui regidor à la municipalité (l’équivalent de nos conseillers
généraux). Pour la petite histoire le montant total est de 160 000 Soles, soit
un peu plus de 50 000 euros. Il reste du boulot donc !
Plus globalement je dirais que nous avons eu beaucoup de mal à travailler,
autant avec l’administration – mais ça c’est partout pareil – qu’avec les
acteurs locaux, ce qui est plus embêtant. Je vous ai déjà parlé du maire, mais
nous avons eu également quelques « problèmes » avec Martin Alcantara,
le professeur, qui nous avait pourtant semblé très motivé et plein de bonnes
idées lors de notre arrivée à Cospan. Beaucoup
d’idées mais plus grand monde lorsqu’il s’agit de les faire avancer,
dommage !
Nous sommes maintenant à Puyo depuis hier. Nous avons rencontré le partenaire pour le projet cet apres midi et tout c'est bien passé, le personnage semble tres sympatique!
A bientot pour plus d'info sur ce projet...
JM.
PS: désolé pour l'absence de photo... la connection n'est pas top!
dimanche 27 mai 2012
La mine, or de question?
Il est des jours, que dis-je, des heures, où le sérieux est de mise parmi notre fine équipe. Certes, le dernier article touristique publié par mon noble compagnon NG pourrait laisser penser que cela n’arrive que rarement. Aussi m’en vais-je vous ôter cette idée erronée en vous parlant d’un sujet on ne peut plus grave qui hante l’esprit et la conscience de nombreux péruviens, pour ne pas dire la totalité : l’exploitation minière, ou au sens plus large, des ressources du sol. Je vous le promets, j’éviterai les jeux de mots du type « ça leur mine le moral », j’en ai déjà abusé dans le titre.
On entend rarement parler du Pérou aux informations télévisées en France, vous en conviendrez. Je ne sais si cela a changé récemment, et vous pourrez me le dire si c’est le cas, mais en tout cas la tension monte progressivement à l’intérieur du pays et nous en avons été les témoins directs à plusieurs reprises, j’y reviendrai. Je vous resitue d’abord le problème et le contexte qui y est associé.
Le Pérou possède d’importantes ressources qui se traduisent dans les deux principales activités économiques du pays : la pêche et l’exploitation minière. Il faut avoir en tête que le Pérou est le 1er producteur au monde d’argent, le 2ème pour le cuivre, le 3ème pour le zinc et l’étain, et le 5ème pour l’or (Le Guide du Routard 2011/2012 Pérou-Bolivie). On pourrait donc se dire légitimement que le pays est prospère, car tirant de larges bénéfices de la richesse de ses sols. Et bien il n’en est rien. Le retour de la paix dans les années 90 a favorisé l’arrivée d’importants investissements étrangers, en majorité américains. Et depuis le début des années 2000, ces investissements ne cessent de croître. Ce qui veut dire en résumé que ce sont les pays étrangers comme les Etats-Unis qui tirent les plus gros bénéfices de ressources qui ne sont pas les leurs.
Certes, le Pérou dans cette histoire n’est pas dépouillé gratuitement de ses ressources puisque le gouvernement perçoit une partie des bénéfices, mais cette part est bien trop faible: on pourrait s’attendre à du 75-25 en faveur du Pérou, ce qui n’est absolument pas le cas ; le taux effectif d’imposition des mines d’or et de cuivre était, en 2000, respectivement de 45,5% et de 42,8% (La fiscalité minière dans les pays en développement, James M. Otto, 2000). Il faut quand même garder à l’esprit que si l’imposition est trop grande, cela peut faire fuir les investisseurs étrangers. Cependant, on peut légitimement penser que les puissances intéressées par ces ressources n’y renonceraient pas même si le taux était plus élevé. C’est donc une des deux activités économiques majeures du pays qui est en partie accaparée par l'étranger.
Ça, c’est la première mauvaise nouvelle. La deuxième c’est que cette exploitation se fait aux dépens du milieu naturel. L’extraction du minerai nécessite l’emploi de mercure et/ou de cyanure qui s’infiltrent dans les sols et les cours d’eau, perturbant ainsi tout un écosystème et limitant l’alimentation en eau des villages et villes proches. Le mercure et le cyanure peuvent être récupérés une fois l’opération terminée par un procédé réputé très simple (je n’en connais pas la nature exacte), mais cette ultime précaution n’est pratiquement jamais prise car coûteuse en temps et en argent. Il faut parfois ajouter à cela la nécessité de pomper des quantités d’eau empêchant l’extraction. La mine d’or de Yanacocha, située au-dessus de Cajamarca (nord du Pérou), est extrêmement décriée à l’heure actuelle car ses exploitants s’apprêteraient à pomper un ou plusieurs lacs naturels pour en recréer des artificiels à côté, ceci dans le but d’accéder à l’or. C’est tout un environnement qui serait ravagé, et l’alimentation en eau des villages alentours et de la ville de Cajamarca qui serait sérieusement menacée.
Il est donc un slogan, qui se peint en lettres rouges sur les murs et qui se clame à chaque manifestation, dont Ollanta Humala, Président de la République, se passerait bien : ¡Conga no va! Ce qui équivaut à un « Non » magistral au projet minier de Yanacocha. Il faut dire qu’Humala, élu le 28 juillet dernier, avait inscrit la ligne suivante dans son programme : « la réappropriation des ressources naturelles : eau, terres, forêts, biodiversité, gaz et minéraux », promesse qu’il s’est empressé de … ne pas tenir ! Les péruviens se sentent donc trahis et réclament l’arrêt total du projet Conga de Yanacocha.
Une expertise internationale commandée par le gouvernement péruvien a récemment livré ses résultats : elle donne les recommandations environnementales que doit suivre Newmont, la compagnie américaine à l’origine du projet, pour que celui-ci puisse se poursuive. Humala s’appuie sur cette expertise pour confirmer que, selon lui, le projet est viable. Il souhaite établir sur cette base un pacte social avec l’opposition où Newmont s’engagerait à respecter les recommandations de l’expertise. Mais l’opposition refuse tout pacte et exige la fin du projet. Apparemment, Newmont aurait déjà fait parler d’elle par le passé par son non-respect total de toute règle nécessaire à la protection de l’environnement (The Conga impasse – high stakes, high risks ; President Humala announced that Conga project is viable, but with regulations). Notons ici que le Gouvernement Régional de Cajamarca est opposé au projet, ce qui marque une vraie rupture avec la politique du Gouvernement Central.
Le fameux slogan qui fleurit sur les murs de Cajamarca
Une expertise internationale commandée par le gouvernement péruvien a récemment livré ses résultats : elle donne les recommandations environnementales que doit suivre Newmont, la compagnie américaine à l’origine du projet, pour que celui-ci puisse se poursuive. Humala s’appuie sur cette expertise pour confirmer que, selon lui, le projet est viable. Il souhaite établir sur cette base un pacte social avec l’opposition où Newmont s’engagerait à respecter les recommandations de l’expertise. Mais l’opposition refuse tout pacte et exige la fin du projet. Apparemment, Newmont aurait déjà fait parler d’elle par le passé par son non-respect total de toute règle nécessaire à la protection de l’environnement (The Conga impasse – high stakes, high risks ; President Humala announced that Conga project is viable, but with regulations). Notons ici que le Gouvernement Régional de Cajamarca est opposé au projet, ce qui marque une vraie rupture avec la politique du Gouvernement Central.
Le pays est donc actuellement dans une impasse. Et, même si c’est de Yanacocha qu’on entend le plus parler, il existe bien d’autres exemples d’exploitation abusive. A Iquitos, village situé dans l’Amazonie péruvienne, une déclaration pour l’eau a récemment été émise par un Comité de Défense de l’eau. Elle réclame le respect des déclarations successives caractérisant les vallées des trois fleuves Nanay, Pintuyacu et Chambira comme à protéger à tout prix et y interdisant toute exploitation minière ou pétrolifère. Elle réclame le respect des déclarations successives visant à protéger à tout prix et interdire toute exploitation minière ou pétrolifère des vallées des trois fleuves Nanay, Pintuyacu et Chambira. Actuellement, Pluspetrol Norte y pratique une activité pétrolifère qui menace l’alimentation en eau d’Iquitos. Le Gouvernement Régional est ici en cause car il ne fait pas respecter la loi.
Nous avons, personnellement, été les témoins du mécontentement des péruviens. Ayant passé beaucoup de temps à Cajamarca, nous avons assisté à plusieurs mobilisations. Et la plus forte restera celle qui aura fait intervenir l’armée en avril dernier pour anticiper un éventuel débordement. Au passage, nous avons bien cru ce jour-là ne jamais pouvoir partir de Cajamarca pour commencer notre tourisme, les rues étant étrangement vides et les rumeurs de fermeture des portes de la ville allant bon train. Et le jour même, faisant étape à Trujillo, nous avons vu un petit rassemblement sur la Place des Armes manifestant son opposition à la Conga. Mais le plus marquant restera le passage de la frontière entre le Pérou et la Bolivie qu’il aura fallu faire à pied pour cause de blocage de la route.
Mobilisation nocturne à Trujillo
En résumé, l’exploitation des ressources péruviennes est aujourd’hui au centre des débats. Les entreprises américaines d’exploitation sont montrées du doigt mais, avant elles, les entreprises françaises avaient aussi leurs entrées dans le pays. Ces activités sont génératrices d’emplois dans un pays en développement, mais elles coûtent par ailleurs bien cher sur le plan environnemental. L’évolution de la situation sera à suivre avec attention. Autant en Europe il est bien difficile d’imaginer un quelconque soulèvement violent, autant ici il ne faut rien exclure, même si l’opposition ne cesse de prôner des manifestations pacifiques. Quand la coupe est pleine, on ne sait jamais de quel côté elle va déborder…
Je précise, en guise de conclusion, que j’ai essayé de vous présenter les choses le plus objectivement possible. Si le sujet vous intéresse, je vous invite à poser vos questions ou à lancer carrément le débat dans quelques commentaires dont vous avez le secret.
CV
mardi 10 avril 2012
Le projet avance ! (au rythme péruvien...)
Voilà déjà plus d’un
mois que nous foulons le sol péruvien pour défendre la noble cause de
l’association Agro Perú Niños : soutenir le développement du hameau de
Siracat par l’agriculture. Il est donc grand temps de faire le point sur
l’avancée du projet jusqu’à maintenant, de vous expliquer comment on travaille,
les difficultés qu’on rencontre… Notez que cet article s’adresse aussi bien aux
élèves des écoles (moyennant l’utilisation d’un dictionnaire, car vous allez
enrichir votre vocabulaire) qu’à nos lecteurs les plus assidus (et même aux
personnes qui seraient tombées sur le blog par hasard).
A peine a-t-on posé le
pied à Lima que déjà notre première mission, si on l’acceptait, pointait le
bout de son nez : envoyer un e-mail à toutes les personnes qui ont, de
près ou de loin, participé au projet par le passé. Et là, premier échec.
Visiblement, le mail n’est pas le mode de communication favori des
péruviens : on n’a obtenu qu’une seule réponse, celle du nouveau maire de
Cospán (c’est le village auquel appartient Siracat). Mais nous ne nous sommes
pas découragés pour autant (et heureusement, parce que comme vous allez
vous en apercevoir, on n’était pas au bout de nos peines !).
En réalité, la vie du
projet se décompose en deux parties bien distinctes :
-
Une
partie se déroule à Cospán et Siracat, lieux directement concernés par la
mission APN. Là, on peut discuter avec les acteurs locaux du projet : la
mairie de Cospán, le directeur du collège de Siracat, Martín, le professeur
d’agronomie, relais d’APN sur place, les poules, les vaches, sans oublier les
élèves du collège et leurs familles. Cela permet de voir l’avancée des
différents travaux entrepris, de collecter les impressions et les nouvelles
idées. Il est aussi important d’être simplement présents sur place pour montrer
aux villageois que l’association travaille et tient ses engagements.
-
L’autre
partie se déroule à Cajamarca, capitale de province, siège du gouvernement
régional, ce qui équivaut à peu de choses près à un conseil régional français.
C’est là que nous adressons les demandes de subventions pour du matériel ou des
constructions, c’est là que nous rencontrons les personnages influents et que
nous entreprenons toutes les démarches administratives.
Vous l’aurez compris, les deux parties sont indispensables et
complémentaires, et cela nous amène à faire des allers-retours réguliers entre
Cospán et Cajamarca, séparées par six heures de routes cahoteuses. Je vais
maintenant rentrer un peu plus dans les détails.
Notre premier séjour à
Cospán a été l’occasion de vérifier l’implication du village dans le projet.
Nous avons tout de suite été rassurés : le professeur Martín nous a semblé
toujours aussi motivé et débordant d’idées neuves pour améliorer l’enseignement
agricole au collège. Quant à la mairie, elle semble elle aussi s’être imprégnée
du projet. Elle a notamment décidé de financer la construction d’une réserve
d’eau pour le collège, qui n’avait jusqu’à maintenant accès à cette ressource
indispensable aux travaux pratiques qu’une fois tous les 22 jours ! L’idée
est de remplir cette réserve à chaque fois et de s’en servir jusqu’à la
prochaine arrivée d’eau. Le maire a promis que les travaux débuteraient
bientôt, ce qui serait une très bonne nouvelle quand on sait que la saison
sèche commence en mai-juin. On a bon espoir de voir le bassin terminé avant
notre départ. La mairie a également acheté quelques outils agricoles (pelles,
bêches…) qui permettront aux élèves de s’initier aux travaux des champs.
Lors de notre visite
du collège de Siracat, Martín nous a expliqué les différents aménagements qu’il
avait prévus : il sait déjà où il veut planter arbres et arbustes, et
quelles espèces il veut utiliser, forestières ou fruitières. Il nous a montré
l’emplacement du futur laboratoire de transformation, qui offrira un véritable
plus aux travaux pratiques proposés aux enfants et pourra aussi servir à long
terme à vendre des produits agricoles transformés (yaourts, confitures, jus de fruits…).
Par ailleurs, il s’est dit très intéressé par le démarrage d’un élevage de
petits animaux, lapins (conejos) et cochons d’Inde (cuyes). Les élèves
pourraient ensuite en ramener chez eux afin de les dresser et de monter un
numéro de cirque. C’est une blague bien sûr, l’idée est de commencer leur propre
élevage et ainsi de diversifier leur alimentation. Le professeur nous a en plus
communiqué son intérêt pour l’achat d’un vidéoprojecteur et de l’ordinateur qui
va avec, afin de pouvoir proposer aux enfants des illustrations sur les
différents points abordés en cours.
Avec Martín, nous
avons également discuté de la création d’une association APN locale, qui serait
constituée de parents d’élèves par exemple, et d’une coopérative agricole
regroupant les différents agriculteurs de Siracat, voire de Cospán dans son
ensemble. Mais pour l’instant, ces deux points n’ont pas vraiment avancé. Il a
aussi été question de mettre en place une formation agricole pour les adultes
du village, idée lancée par Bertrand, le vice-président d’APN, lors de sa
visite en novembre dernier. Nous nous sommes adressés à l’Université de
Cajamarca, afin de savoir s’ils pouvaient envoyer des professeurs spécialistes,
qui viendraient le temps d’un week-end assurer les parties théorique et
pratique. Nous avons retenu deux grandes thématiques, qui feraient l’objet de
deux week-ends de formation distincts : une thématique « Recyclage et
production d’engrais organique » et une thématique « Usage de l’eau
et gestion des terres ». Le 30 avril, une réunion avec les gens du village
viendra fixer les dates des formations et permettra de décider où et comment
elles seront réalisées. Enfin, on a mis sur la table le problème de la gestion
des déchets du village, pas du tout organisée à l’heure actuelle. Après
discussion avec la spécialiste de la question à la mairie de Cajamarca, nous
avons convenu qu’elle se rendrait prochainement à Cospán afin de sensibiliser
les habitants et de choisir une fois sur place la solution la plus pratique.
L’idée retenue pour l’instant serait de trouver un endroit où stocker
temporairement les déchets avant de les acheminer par camion jusqu’à Cajamarca,
où ils seront traités. Voilà pour les différents points abordés, voyons
maintenant ce qu’il est advenu de ces belles initiatives une fois que nous
avons adressé les demandes officielles aux organismes concernés.
Photo qui n’a rien à voir
avec le propos de cet article mais qui a au moins le mérite de vous permettre
de souffler avant la dernière ligne droite
Vous pensez que
l’administration française est une catastrophe ? Attendez de connaître
celle du Pérou ! Pour vous en donner une image précise, elle ressemble à
s’y méprendre à la « Maison qui rend fou » des 12 travaux d’Astérix. Je vous conseille
de voir ou revoir cet excellent dessin animé, il est très représentatif de
notre quotidien à Cajamarca. Nos différentes demandes se promènent allègrement
de service en service, de département en département, jusqu’à ce que quelqu’un
ait la bonne idée de vérifier de quoi elles parlent et qui serait susceptible
de les financer. Mais ce serait trop simple si le jeu de pistes se limitait à
ça. Rajoutez-y les indications
floues voire erronées sur la direction à suivre et la personne à rencontrer, et
même parfois des incompréhensions complètes entre nous et nos interlocuteurs (à
leur décharge, notre espagnol n’est pas encore d’une fluidité exceptionnelle).
Tant et si bien qu’on a parfois l’impression de devoir résoudre des
énigmes ! Mais rassurez-vous, à force de courage et d’abnégation (en voilà
un mot compliqué !) on finit par obtenir des résultats, la preuve dans le
paragraphe suivant.
Bertrand, en novembre dernier, avait remis au Gouvernement
régional la demande de financement de graines améliorées pour la pépinière du
collège et des différents outils et appareils nécessaires au laboratoire. Après
quelques péripéties et de nombreuses visites, nous avons appris que celle-ci
avait été transmise à la Direction régionale de l’agriculture et archivée. Il
s’était écoulé trop de temps entre la dernière visite de Bertrand et notre
arrivée. Nous avons donc dû nous adresser au directeur, qui a reconsidéré notre
demande et nous a annoncé qu’il pensait en financer au moins la moitié. Il doit
nous recontacter sous peu pour confirmer. En ce qui concerne le laboratoire en
lui-même, nous sommes en passe d’obtenir le devis de construction, grâce au
soutien de l’ancien maire de Cospán, Luciano Mendez Alcantara. En toute
logique, les travaux devraient donc débuter dans les mois qui viennent, mais
prudence…
En revanche, la demande pour le vidéoprojecteur et
l’ordinateur a été refusée. Nous allons donc probablement financer nous-mêmes
cet achat, à l’aide des fonds que nous avons réunis grâce à vous avant notre
départ. Vous me ferez donc remarquer, à juste titre : « Mais alors,
où est la vraie bonne nouvelle ? ». J’y viens, lecteurs incrédules,
j’y viens ! En effet, la demande pour les lapins et cochons d’Inde a été
acceptée ! Bon certes, pas vraiment comme on l’attendait : là où nous
pensions obtenir l’argent nécessaire à l’achat de ces sympathiques bestioles,
nous avons en fait eu droit… aux bestioles elles-mêmes, en chair et en
poils ! Nous sommes donc en train de réfléchir au meilleur moyen de
transporter 20 cochons d’Inde et 20 lapins entre Cajamarca et Siracat, sachant
que le combi qu’on utilise habituellement peine déjà à accueillir ses passagers
humains…
Vous l’aurez compris, le projet n’est pas de tout
repos, mais c’est aussi ça qui le rend si intéressant et enrichissant ! Et
puis l’avantage, c’est que désormais la mairie de Cajamarca, le Gouvernement
régional et autre Direction régionale de l’agriculture n’ont plus de secrets
pour nous ! Et pour l’anecdote, le vigile (avec arme et gilet pare-balles)
à l’entrée du gouvernement nous connaît si bien maintenant qu’il nous salue et
qu’on rentre comme dans un moulin, alors qu’au début on devait montrer patte
blanche et expliquer longuement ce qu’on venait faire ici !
NG
jeudi 29 mars 2012
Cospán nous voilà !
Chacun d'entre nous
possède, quelque part au fond de soi, un besoin d'évasion et de découverte, une
envie d'ailleurs, une soif de sensations nouvelles, bref une âme d'aventurier
quoi. Selon les cas, elle peut être plus ou moins enfouie et plus ou moins exacerbée
(la mienne, par exemple, était bien cachée et presque étouffée entre une flemme
chronique et un carcan d'habitudes). Si pour certains, quitter le confort
douillet de leur maison pour la jungle du supermarché du coin est déjà une
aventure en soi, la nôtre nous a conduits, dimanche 4 mars à 1h du matin, à
monter dans le combi direction Cospan (c'était le paragraphe philosophie).
Six bonnes heures de routes
chaotiques à flanc de falaise dans un minibus bondé, dos à la route, avec le
sommeil qui voudrait bien venir mais doit s'incliner tous les 10 mètres face à
un nid de poule qui vous décolle de votre banquette, je vous assure que le
trajet est pour le moins épique. Surtout quand le chauffeur demande à la petite
vingtaine de passagers de bien vouloir descendre et continuer à pied un moment
parce que le poids du véhicule chargé est trop important pour franchir le
chemin accidenté... (c'était le paragraphe action et suspense)
Mais les premières lueurs du soleil
nous ont confirmé que le jeu en valait la chandelle : paysages grandioses,
montagnes verdoyantes, petites habitations comme posées là, à même la pente
vertigineuse (et même quelques maisons bleues adossées à la colline), nous
voilà dans les Andes, les vraies, celles qu'on ne voit que dans les livres ou
les reportages télé. La fin du périple s'avère ainsi bien plus agréable : rien
de tel qu'un rêve éveillé pour vous tirer de votre état comateux et vous faire
oublier vos courbatures !
Vue des Andes depuis le combi
Le petit village de Cospán
Le reste du temps se partage entre rencontres avec les habitants et
découverte de nos appartements, mis gratuitement à notre disposition dans
l'ancien poste de santé. Couvertures, matelas, électricité, toilettes et douche
(froide tout de même), on est gâtés, c'est presque mieux qu'à l'hôtel ! Pour ma
part, j'ai été assez déçu : dans ces conditions, aucune chance de croiser une
tarentule grosse comme le poing ou autre joyeuseté typique.
Séance de travail dans notre coquette chambre
La journée se termine (tôt) par une
petite visite à l'une des figures locales, le curé Vidauro Perez (que les gens
appellent « Hermano », soit frère, en espagnol), qui a fait le voyage
avec nous depuis Cajamarca. Mais difficile à ce moment-là de deviner qu'il
s'agissait d'un homme d'église, que ce soit à sa tenue vestimentaire pour le
moins particulière (je pense notamment à son inoubliable bonnet Machu Picchu
fort bien assorti à son jogging) ou à son attitude tout court, celui-ci ayant
passé la majorité du trajet à plaisanter avec son voisin d'à côté. J'aurais
volontiers retranscrit dans ces lignes quelques-uns des passages les plus
croustillants, adepte que je suis des bons mots et des blagues d'un goût
douteux, malheureusement mon niveau en espagnol ne me permet pas encore de
saisir les échanges de gauloiseries. La seule chose dont je sois sûr, c'est que
ça faisait bien rigoler son petit camarade. Quoi qu'il en soit, voilà un prêtre
bien loin des clichés occidentaux ! On aura l'occasion de vous en reparler,
voire même de lui consacrer un article tant le personnage vaut le détour !
Le lendemain, après avoir profité
d'une bonne nuit de sommeil et d'un copieux petit-déjeuner amplement mérités,
on monte dans un pick-up qui nous emmène jusqu'au hameau voisin de Siracat, où
se trouve le collège soutenu par APN. Là, nous avons assisté plutôt que
participé à une grande réunion entre le maire de Cospan, Ronald Alcantara, des
ingénieurs spécialisés dans l'irrigation et les habitants de Siracat, autour de
la problématique de l'eau. Pour l'anecdote, il tombait à ce moment-là une pluie
torrentielle, tant et si bien que le brouhaha de la pluie frappant inlassablement
le préau qui nous abritait couvrait régulièrement la voix de la personne qui
parlait !
Cette discussion nous a laissé une
impression mitigée : d'un côté, la municipalité semble réellement s'investir
dans l'avenir du village et prendre des mesures concrètes pour améliorer les
conditions de travail agricole. On a par exemple appris qu'un réservoir d'eau
pour le collège devait être construit sous peu. D'un autre côté, moins
reluisant, le maire s'est fendu d'un discours
très démagogue et, chose qui nous a déplu, il a visiblement profité de notre
présence comme d'une vitrine pour appuyer ses propos, n'hésitant pas à nous
qualifier « d'amis européens venant nous apporter leur technologie
avancée »... Difficile donc de démêler les vraies volontés d'évolution des
manoeuvres politiques.
Mais force est de constater que les
choses avancent : outre le réservoir, le maintien des cours d'agronomie au
collège pour cette année est d'ores et déjà assuré, et la mairie a financé
l'achat de petit matériel agricole, de type pelles et pioches, qui permettront
aux professeurs de donner des punitions utiles aux élèves perturbateurs. Je
plaisante bien entendu, le but est évidemment d'effectuer quelques travaux
pratiques. Mais l'idée n'est pas si mauvaise, je m'en vais de ce pas la
soumettre au directeur. Autre bon point, un ingénieur en hydraulique dépêché
par la mairie doit effectuer le week-end prochain un état des lieux du système
de canalisations actuel, véritable point noir du village, qui devrait déboucher
(excellent jeu de mots) sur une amélioration à court terme, en partenariat avec
les acteurs locaux, agriculteurs notamment.
Après-midi détente pour nous
remettre de nos émotions : Milton nous a proposé une petite visite guidée du
village, et notamment de Shingo Wasi (le shingo est un rapace charognard local
à l'allure singulière, assez proche du vautour, pas farouche pour un sou et
visiblement friand de lacets de chaussures), mirador offrant un point de vue
imprenable sur le village et les monts qui l'entourent. Magnifique ! Il nous a
également fait goûter à un fruit inconnu en France, le poro-poro,
particulièrement acidulé et à l'aspect inhabituel.
Les aventuriers du mirador perdu
Les escaliers de la mort
Le reste de la semaine, rythmé par
la pluie qui vient systématiquement agrémenter les après-midi et rend les
chemins difficilement praticables, a surtout été consacré à une grande mise au
point sur le projet avec Martín Alcantara, professeur d'agronomie du collège de
Siracat et relais d'APN sur place. Bonne nouvelle, il est extrêmement motivé et
déterminé, et les choses ont bien avancé sous son impulsion. Il est très
agréable de constater qu'APN n'est plus indispensable au bon déroulement du
projet. Au final, notre rôle sera majoritairement d'apporter des idées neuves
et d'effectuer des démarches administratives auprès de la mairie de Cajamarca
ou du gouvernement régional. Le but, obtenir des subventions pour le
financement du laboratoire de transformation, pour l'achat de matériel
agricole, de semences d'arbres fruitiers améliorées, d'un vidéo-projecteur pour
illustrer les cours et d'une vingtaine de lapins et cochons d'Inde (le cuy,
retenez bien son nom, surtout que la prononciation locale de ce mot amène un
certain nombre de situations cocasses, je vous laisse deviner), dans le but de
démarrer un élevage. On vous en reparlera en détails dans un prochain article
tout aussi passionnant.
Martin nous a aussi informé de
l'ouverture imminente à Cospan d'une annexe de l'IEST de Cajamarca, Institut
d'Education Supérieure Technologique, qui proposera dès avril aux jeunes du
village une filière Agriculture et élevage. C'est une formation sur 3 ans
dispensée sous forme de cours du soir, et il y a un concours d'entrée. Pour
l'instant le contenu reste un peu flou, on essaiera d'en savoir plus (oui, c'est
un paragraphe sans blague de mauvais goût, un peu de sérieux je vous prie, on
parle du projet là !).
Tout au long de la semaine, la bonté
des habitants du village s'est encore vérifiée. On a notamment été invités à
manger chez Dora, mère de trois enfants, qui nous a offert un plat consistant,
composé de pas moins de quatre féculents ! Riz + patates + yucca (variété de
manioc, assez indigeste) + une sorte de pois chiche, voilà qui peut venir à
bout des appétits les plus féroces ! Malheureusement, c'est aussi très
représentatif des déséquilibres alimentaires dont souffrent les péruviens,
criants dans ce petit village andin.
Voilà, c'est tout pour aujourd'hui,
mais d'ici peu un nouvel article vous relatera nos derniers exploits en date à
Cajamarca. Peut-être même aurez-vous droit à quelques lignes sur les moeurs et
coutumes péruviennes par notre envoyé spécial Julien Macrelle, qui s'investit à
fond dans son sujet, mais actuellement les contraintes techniques viennent
entraver nos belles idées d'articles, alors patience !
mardi 21 février 2012
ça y est, c'est parti !
Ici Cloé qui vous parle.
Nom de code de la mission : Départ Pérou, houlala !
Comparses : toujours les mêmes, dont vous allez
suivre les aventures pendant ces quelques mois : Julien, Clément, Nicolas
et moi
Date de départ : Pour Clément, Julien et moi, le
22/02/2012 (oui oui, c’est bien demain !). Pour Nicolas : 25/02/2012.
Temps du voyage : approximativement BEAUCOUP ! Départ
9h25 de charles de gaulle, arrivée à 22h14 à Lima (heure locale bien sûr, c’est-à-dire
-6h, il est donc 4h14 du matin en France…) ça c’est du voyage !! Ce qui
fait une bonne journée de 30h ! Enfin une journée relativement perdue …
passer son temps dans l’avion ce n’est pas drôle du tout, mais ça vaut le coup
en sachant ce qu’on va vivre ensuite ^^
Taille et poids du bagage : Un bon gros sac de
rando, aux alentours de 13-14 kg … Maintenant je comprends mieux pourquoi les
escargots vont si lentement ! :)
Niveau d’excitation et de stress : ADRENALINE A SON
MAXIMUM !! Un mélange assez déconcertant de peur (j’ai pas oublié mes
bouquins pour la route, ni mon passeport !?) et de joie intense (Je vais
voir le Machu picchuuuuuuuuuu !!). Mélange peu habituel, certes, et qui
nous fait passer en quelques secondes d’un état de stress « Mais où est
donc passé ce couteau suisse !?? » à un état de bonheur, proche de la
méditation « Je vais vivre en Amérique Latine pendant quelques mois, ça
va être simplement génial !! ».
Ensuite il nous reste les dernières vérifications. Ne pas
oublier de regarder sa liste au minimum 10 fois, se demander si ce shampoing
est vraiment indispensable, regarder les papiers qui nous permettent de sortir
du pays avec les yeux brillants, oui je parle bien du passeport et des billets
d’avion. C’est quand même eux qui nous permettent d’aller si loin, si haut, si
fort !
Continuer par se dire que le dictionnaire
francais-polonais est probablement superflu, mais pas le francais-espagnol !
Se demander si « rotules » se dit bien « rotulas » en
espagnol pour pouvoir réviser l’unique phrase apprise par cœur à dire au taxi
en arrivant « pourriez-vous nous amener à notre auberge de jeunesse ?
parce qu’après un voyage comme ça, on est sur les rotules ». Stresser en
perdant la réservation de l’auberge à Lima, la ré-imprimer pour la 3ème fois, et la mettre à l’endroit
où se trouve l’une des anciennes versions… « Aaahhh c’est là qu’elle était
!! ».
Finalement, rechercher des occupations pour le vol :
lecture des moult guides de voyage achetés, des documents des associations
(pour se mettre dans le bain), de romans (en français, ou pour les plus
courageux en espagnol), dormir, utiliser des livres de jeux ainsi que des jeux
de cartes …
Tout ça pour dire, LE GRAND VOYAGE COMMENCE DEMAIN !! :D
samedi 11 février 2012
Derniers préparatifs (ou comment faire rentrer un pingouin et une luge dans un sac de voyage)
Il faut se rendre à l’évidence, la date du départ approche à grands pas ! Du coup, il devient urgent de s’activer dans la préparation de ce séjour, ce qui ne s’avère pas vraiment de tout repos. Il faut penser à tout, et on a beau avoir quatre jeunes cerveaux dynamiques (sauf les week-ends et jours fériés), c’est pas facile.
Et encore, heureusement pour les étourdis que nous sommes, viennent régulièrement s‘ajouter les capacités cérébrales de nos parents. Rendons-leur hommage, ils font tout ce qu’ils peuvent pour nous aider tellement on va leur manquer.
Je disais donc, il est grand temps de se remuer et de faire preuve autant que possible d’efficacité, d’ingéniosité et de clairvoyance (vous comprenez déjà que ça va coincer quelque part). Et comme on vous avait dit qu’on vous ferait partager toutes les étapes du voyage, on tient parole, en vous faisant profiter des... derniers préparatifs !
Et encore, heureusement pour les étourdis que nous sommes, viennent régulièrement s‘ajouter les capacités cérébrales de nos parents. Rendons-leur hommage, ils font tout ce qu’ils peuvent pour nous aider tellement on va leur manquer.
Je disais donc, il est grand temps de se remuer et de faire preuve autant que possible d’efficacité, d’ingéniosité et de clairvoyance (vous comprenez déjà que ça va coincer quelque part). Et comme on vous avait dit qu’on vous ferait partager toutes les étapes du voyage, on tient parole, en vous faisant profiter des... derniers préparatifs !
Premier obstacle, la constitution du sac. De suite, un problème nous saute aux yeux : un tas de trucs à emmener, mais un sac de 23 kg maximum, pas un de plus, autorisé dans l’avion. Surtout que c’est bien beau mais il va falloir le traîner sur des kilomètres, ce sac, tout au long des 5 mois du séjour. Hors de question alors de nous charger comme des mules (ou des lamas pour le coup, prenons l’habitude d’utiliser les références locales).
Il va donc falloir faire des choix, et organiser le rangement de manière intuitive pour ne pas avoir à déballer la moitié du contenu pour trouver sa brosse à dents. Comme dirait un ami à nous, il faut optimiser.
On a donc commencé par le plus important : maillot de bain, serviette, lunettes de soleil, masque et tuba, chemise à fleurs, appareil photo, crème auto-bronzante... Et puis on s’est souvenu qu’on ne partait pas faire du tourisme, mais bien travailler un minimum. Du coup, on a immédiatement enlevé la chemise à fleurs, ça fait pas sérieux.
Sac de randonnée, chaussures de randonnées, pull de randonnée, slip de randonnée... nous voilà fin prêts pour traverser l’Amérique latine de long en large. On emporte aussi quelques tenues un peu plus habillées, histoire d’avoir un certain standing lors des réceptions parmi les hautes sphères du gouvernement péruvien (et aussi pour draguer en boîte). Pas facile de savoir quels vêtements choisir, parce qu’on va être confrontés à un peu tous les climats, du froid vif des Andes à la moiteur de l’Amazonie, en passant par la sécheresse des paysages côtiers.
On a dû se résoudre, la mort dans l’âme, à éliminer tout un tas d’objets indispensables mais qui se sont révélés fort peu pratiques à transporter : cocotte-minute, haltères, encyclopédie universelle, luge, collection de timbres, microscope, pingouin, écran plat, j’en passe et des meilleurs, ne seront malheureusement pas du voyage.
On emmène de quoi s’occuper pendant les trajets souvent longs qui nous attendent : un jeu de cartes où il ne manque pas de cartes dedans, un ours en peluche pour les jours où on est en manque d’affection, des Playmobil en avant les histoires, une Game boy... Ca promet de belles heures de rigolade.
On embarque aussi quelques petits trucs typiques de chez nous qu’on pourra faire partager aux péruviens et aux équatoriens. Au début on avait pensé au camembert, au foie gras et au Bordeaux, mais on s’est dit que le trajet risquait de faire perdre à ces bons produits du terroir un peu de leur authenticité (et de leur fraîcheur). Alors on a eu une idée de génie : qu’est-ce que la France sinon une terre de musique ? On a donc tous fourré dans nos sacs un baladeur mp3 rempli de cette variété française qui fait la fierté de notre peuple : La chanson du dimanche, Max Boublil, Giedré, Joe Dassin, Booba, Fatal Bazooka, Keen V, PZK, Didier Super... Vous pouvez d’ici apprécier toute la subtilité de cette playlist. J’imagine déjà les petits péruviens écoutant ça des étoiles plein les yeux, se disant que la France ça doit quand même être quelque chose. C’est beau le mélange des cultures !
C’est pas tout ça, mais il s’agirait aussi de penser à se protéger. On prend donc rendez-vous chez notre médecin, et alors là c’est la totale : vaccins contre la fièvre jaune, contre la fièvre typhoïde, contre la rage, contre la mauvaise humeur, contre les hépatites A et B, contre les pieds qui puent, contre la gueule de bois... Bref on a des piqûres plein les bras, mais si avec ça nos systèmes immunitaires ne sont pas au taquet je comprends plus rien à la médecine moi ! J’aimerais pas être le virus qui croisera ma route, il risque de passer un sale quart d’heure. On accompagne le tout d’une trousse à pharmacie bien remplie, pour soigner les petits bobos du corps et de l’âme (c’est beau).
Parallèlement, on cherche encore et toujours le petit financement qui changerait l’auberge de jeunesse et ses charmants cafards en palace 5 étoiles avec jacuzzi privatif. C’est une blague, je précise, évidemment on ne vise pas à se remplir les poches pour vivre dans l’opulence durant 5 mois, mais bien à débloquer des fonds pour soutenir du mieux possible nos actions de développement local.
Et là encore, c’est pas triste. Je vous donne un petit exemple représentatif. « Bonjour la région Rhône-Alpes d’où je viens, je voudrais des sous. S’il vous plaît. » « Ah non, ça va pas être possible, depuis cette année il faut faire ses études chez nous pour être éligible. Adressez-vous plutôt à la région de votre lieu d’études ». « Ah bon, si vous le dites. Merci quand même. »
« Bonjour la région Lorraine d’où je vais en cours des fois, je voudrais des sous. S’il vous plaît. » « Ah non, ça va pas être possible, depuis cette année il faut être originaire de la région pour prétendre toucher une bourse. »
Echec cuisant. Et pourtant, vous pouvez constater que j’ai été fort poli. C’est à n’y rien comprendre.
On révise le vocabulaire espagnol de base : « pourriez-vous nous indiquer la prison de quartier où notre petit camarade a été enfermé par mégarde ? », « vous habitez chez vos parents ? », « garçon ! une autre bière, c’est sa tournée », « vas-y fais-moi la passe ! », « j’ai mal là, et là, et là aussi », « quel est ce petit animal fort ragoûtant qui nage dans mon assiette ? »... autant de petites phrases complexes mais indispensables pour survivre dans un environnement hostile.
On enchaîne les rendez-vous : à la banque pour parler retraits et modalités de paiement, à l’hôpital pour parler infections, turista ou paludisme, chez Orange pour leur demander poliment de suspendre notre forfait pendant 5 mois sinon on file chez Free de suite, chez Papy et Mamie pour leur assurer que non les Shuar ne coupent plus les têtes des gens... Bref on ne s’ennuie vraiment pas, on a un emploi du temps de ministre, c’est chouette on se sent importants !
Voilà, c’était un rapide aperçu de notre vie trépidante avant le départ. A très bientôt pour un nouveau vrai post utile, ou à dans quelques temps pour un autre article du même acabit que celui-ci, si vous n’en êtes pas sortis affligés.
PS : dans cet article se cachent quelques vraies infos et même quelques propos intelligents, voire deux ou trois trucs intéressants. Mais je vous dirai pas où, ce serait trop facile. Retenez simplement que le grand saut, c’est dans une semaine et demie, que les sacs se remplissent petit à petit et que les derniers détails se règlent doucement mais sûrement, ce sera déjà pas mal.
NG
mardi 17 janvier 2012
Les élèves de Cospan s'expriment
Je vous parlais d'entretiens individuels
avec les élèves du collège de Cospan réalisés par APN dans le dernier
article. Et bien voilà donc ce que pensent les élèves de Cospan!
D'abord, sachez que le collège compte 52 élèves de 12 à 22 ans répartis sur 5 grades (= niveaux). Le premier grade correspond à la première année, le second à la deuxième, et ainsi de suite. Certains jeunes n'intègrent pas le collège à 12 ans mais plus tard, d'où une pyramide des âges assez étendue. Le cycle "normal" commence à 12 ans et se termine à 17 ans.
80% de ces élèves savent ce qu'ils veulent faire plus tard. Les métiers de la construction et des mines sont les plus sollicités par les garçons (7 mécaniciens, 4 conducteurs d'engins, 6 ingénieurs BTP). Les filles souhaitent devenir avocates, infirmières ou agents de police.
Un point à creuser: seuls 3 élèves veulent travailler dans les métiers du vivant (ingénieur agronome, environnemental et pépiniériste). C'est très certainement à associer au contexte: l'agriculture est un métier très dur au Pérou et le domaine du vivant qui lui est associé ne suscite que peu d'envie.
En ce qui concerne directement le module:
- 92% des élèves pensent que les cours d'éducation pour le travail leur seront utiles dans leur vie future. La pertinence du module est donc soulignée ici. Et 92% aussi des élèves aiment ces cours, ce qui n'est pas négligeable!
- 69% des élèves ont rapporté des plantes chez eux. Ils les ont plantées et elles se portent bien.
- 87% des enfants ont un potager dont 58% depuis 2 ans ou moins. On voit ici l'impact positif du module sur cet aspect.
D'autres chiffres enfin pour illustrer le contexte:
- 94% des parents d'élèves sont agriculteurs, ou double-actifs. 88% des enfants sont issus de familles strictement agricoles.
- 83% du second au cinquième niveau estiment que leur alimentation a changé depuis le début du projet (2 ans). 57% d'entre eux consomment plus de légumes, 21% plus de fruits, 9% plus de produits transformés à la maison, et 24% ont augmenté leur diversité alimentaire (féculents, céréales, protéines).
Tous ces résultats sont très intéressants. Ils permettent de connaître avec précision le contexte, et d'ajuster les cours du module au mieux à la demande des élèves du collège.
Ce qu'il faut retenir de tout cela, c'est que l'action d'APN depuis 2 ans porte ses fruits (sans jeu de mots), que le module a un effet positif sur la vie des enfants.
C'est sur cette dynamique que nous nous apprêtons à poursuivre le projet. Et ces résultats prouvent que nous sommes sur la bonne voie!
CV
M.A.J. le 16/02: le rapport complet est maintenant disponible.
D'abord, sachez que le collège compte 52 élèves de 12 à 22 ans répartis sur 5 grades (= niveaux). Le premier grade correspond à la première année, le second à la deuxième, et ainsi de suite. Certains jeunes n'intègrent pas le collège à 12 ans mais plus tard, d'où une pyramide des âges assez étendue. Le cycle "normal" commence à 12 ans et se termine à 17 ans.
80% de ces élèves savent ce qu'ils veulent faire plus tard. Les métiers de la construction et des mines sont les plus sollicités par les garçons (7 mécaniciens, 4 conducteurs d'engins, 6 ingénieurs BTP). Les filles souhaitent devenir avocates, infirmières ou agents de police.
Un point à creuser: seuls 3 élèves veulent travailler dans les métiers du vivant (ingénieur agronome, environnemental et pépiniériste). C'est très certainement à associer au contexte: l'agriculture est un métier très dur au Pérou et le domaine du vivant qui lui est associé ne suscite que peu d'envie.
En ce qui concerne directement le module:
- 92% des élèves pensent que les cours d'éducation pour le travail leur seront utiles dans leur vie future. La pertinence du module est donc soulignée ici. Et 92% aussi des élèves aiment ces cours, ce qui n'est pas négligeable!
- 69% des élèves ont rapporté des plantes chez eux. Ils les ont plantées et elles se portent bien.
- 87% des enfants ont un potager dont 58% depuis 2 ans ou moins. On voit ici l'impact positif du module sur cet aspect.
D'autres chiffres enfin pour illustrer le contexte:
- 94% des parents d'élèves sont agriculteurs, ou double-actifs. 88% des enfants sont issus de familles strictement agricoles.
- 83% du second au cinquième niveau estiment que leur alimentation a changé depuis le début du projet (2 ans). 57% d'entre eux consomment plus de légumes, 21% plus de fruits, 9% plus de produits transformés à la maison, et 24% ont augmenté leur diversité alimentaire (féculents, céréales, protéines).
Tous ces résultats sont très intéressants. Ils permettent de connaître avec précision le contexte, et d'ajuster les cours du module au mieux à la demande des élèves du collège.
Ce qu'il faut retenir de tout cela, c'est que l'action d'APN depuis 2 ans porte ses fruits (sans jeu de mots), que le module a un effet positif sur la vie des enfants.
C'est sur cette dynamique que nous nous apprêtons à poursuivre le projet. Et ces résultats prouvent que nous sommes sur la bonne voie!
CV
M.A.J. le 16/02: le rapport complet est maintenant disponible.
mardi 3 janvier 2012
Des nouvelles de Cospan !
En novembre dernier, Bertrand et Cécile, membres d'APN, se sont rendus à Cospan. Ils ont donc pu nous donner des nouvelles toutes fraîches de l'avancée du projet. Et vous constaterez, comme nous, que ça motive énormément!
Alors, tout d'abord sachez que toute la surface exploitable autour du collège a été mise en culture par les élèves au cours des classes mises en place grâce à APN.
Dans le verger-potager, on trouve une grande diversité de fruits et légumes dont il va falloir apprendre les noms en espagnol (ay caramba!): des salades (lechugas), du chou (repollo), des haricots (frijoles), des carottes (zanahorias), des pois (alverjas), des fèves (habas), des pois-chiches (garbanzos), du piment (rocoto), des tomates-en-arbres (sacha tomates ou berenjenas), de la coriandre (culantro), du maïs (maîz), des avocatiers (paltos), des citronniers (limoneros), des orangers (naranjos) et des pommiers (manzanos).
Une petite pépinière a été créée grâce aux plants améliorés de Martin (le professeur). Des espèces sylvestres y sont semées: des pins (pinos), des eucalyptus (eucaliptos) et des cyprès (ciprés), ainsi que des espèces fruitières telles que celles présentes dans le verger-potager, et bientôt des fleurs ornementales (roses greffées principalement).
Quasiment tous les enfants participent au potager familial, et ont pu rapporter chez eux des plants d’arbres fruitiers et sylvestres.
Des entretiens individuels ont été réalisés par APN avec tous les élèves des différents niveaux pour connaître leur ressenti sur le module (52 petits veinards en tout). Ce travail permet d'adapter au mieux les cours aux besoins des enfants.
Une révision du syllabus a d'ores et déjà été faite suite à cela.
La mairie du district de Cospan s'est engagée, en signant un acte de compromis, à fournir le matériel nécessaire au bon fonctionnement du potager-école du collège, à construire une mini-réserve d'eau pour éviter la sécheresse et à assurer la pérennité de l'emploi de Martin, le professeur. Cela promet d'assurer la durabilité du projet.
Par ailleurs, une rencontre avec l'association des parents d'élèves (APAFA) a eu lieu et le projet dans son ensemble a été discuté en assemblée générale. N'oublions pas qu'il faut toujours répondre à une demande locale, la population est donc la mieux placée pour faire évoluer le projet.
En ce qui concerne le laboratoire, les démarches administratives sont initiées. Ainsi, le maire de la province de Cajamarca s'est engagé à fournir un devis.
En résumé, les nouvelles sont bonnes! Le projet avance bien. Il reste encore beaucoup à faire mais des bases solides sont posées. Et je peux vous garantir que ces infos nous donnent déjà envie d'y être! "Dis, dis, le 22 février c'est dans longtemps? ... 2 mois? Et c'est beaucoup 2 mois?"
CV (assis dans l'entrée avec son sac à dos, prêt à partir)
Alors, tout d'abord sachez que toute la surface exploitable autour du collège a été mise en culture par les élèves au cours des classes mises en place grâce à APN.
Dans le verger-potager, on trouve une grande diversité de fruits et légumes dont il va falloir apprendre les noms en espagnol (ay caramba!): des salades (lechugas), du chou (repollo), des haricots (frijoles), des carottes (zanahorias), des pois (alverjas), des fèves (habas), des pois-chiches (garbanzos), du piment (rocoto), des tomates-en-arbres (sacha tomates ou berenjenas), de la coriandre (culantro), du maïs (maîz), des avocatiers (paltos), des citronniers (limoneros), des orangers (naranjos) et des pommiers (manzanos).
Une petite pépinière a été créée grâce aux plants améliorés de Martin (le professeur). Des espèces sylvestres y sont semées: des pins (pinos), des eucalyptus (eucaliptos) et des cyprès (ciprés), ainsi que des espèces fruitières telles que celles présentes dans le verger-potager, et bientôt des fleurs ornementales (roses greffées principalement).
Quasiment tous les enfants participent au potager familial, et ont pu rapporter chez eux des plants d’arbres fruitiers et sylvestres.
Des entretiens individuels ont été réalisés par APN avec tous les élèves des différents niveaux pour connaître leur ressenti sur le module (52 petits veinards en tout). Ce travail permet d'adapter au mieux les cours aux besoins des enfants.
Une révision du syllabus a d'ores et déjà été faite suite à cela.
La mairie du district de Cospan s'est engagée, en signant un acte de compromis, à fournir le matériel nécessaire au bon fonctionnement du potager-école du collège, à construire une mini-réserve d'eau pour éviter la sécheresse et à assurer la pérennité de l'emploi de Martin, le professeur. Cela promet d'assurer la durabilité du projet.
Par ailleurs, une rencontre avec l'association des parents d'élèves (APAFA) a eu lieu et le projet dans son ensemble a été discuté en assemblée générale. N'oublions pas qu'il faut toujours répondre à une demande locale, la population est donc la mieux placée pour faire évoluer le projet.
En ce qui concerne le laboratoire, les démarches administratives sont initiées. Ainsi, le maire de la province de Cajamarca s'est engagé à fournir un devis.
En résumé, les nouvelles sont bonnes! Le projet avance bien. Il reste encore beaucoup à faire mais des bases solides sont posées. Et je peux vous garantir que ces infos nous donnent déjà envie d'y être! "Dis, dis, le 22 février c'est dans longtemps? ... 2 mois? Et c'est beaucoup 2 mois?"
CV (assis dans l'entrée avec son sac à dos, prêt à partir)
mercredi 14 décembre 2011
Comment nous aider : avec Ulule !
Quand on se lance dans ce genre de projet, le plus difficile, c'est de trouver de l'argent...
Nous pensions en rester là, mais l'équipe partie en Equateur l'an dernier nous a parlé de sites web permettant de centraliser des dons de particuliers. Nous sommes donc depuis aujourd'hui référencés sur le site fr.ulule.com
Lien direct pour notre projet http://fr.ulule.com/peruecuador/
Ce site fonctionne sur le système très simple des "contreparties". Je m'explique. Nous avons calibré des montants de dons possibles correspondant à quelque chose que vous recevrez à notre retour, un système d'achat en quelque sorte. Tout est détaillé sur le site mais disons que cela va de la simple mention de votre nom comme soutien à un agrandissement photo de votre choix, en passant par bien d'autres choses, je vous laisse découvrir !
Si vous trouvez notre projet intéressant vous pouvez donc nous aider de deux manières :
- en faisant un don via ce site web
- en parlant de notre projet autour de vous: amis, famille, entreprise, n'hésitez pa s! Nous pouvons sur demande vous envoyez un dossier de présentation complet du projet.
JM.
mardi 13 décembre 2011
Présentation de l'équipe
Il est temps de vous décrire en quelques mots notre équipe. Parce qu'on vous parle de notre projet mais vous ne nous connaissez pas forcément (on est sympa je vous assure).
Nous sommes 3 étudiants de l'ENSAIA (Ecole Nationale Supérieure d'Agronomie et des Industries Alimentaires) située à Nancy, Julien Macrelle, Nicolas Goiran et Clément Vinsard, et une fraîche diplômée d'un Master recherche et développement en Biotechnologies, à l'université Pierre et Marie Curie à Paris, Cloé Dupont. Nous travaillons sur ce projet depuis cet été et nos manières différentes de concevoir chaque étape nous ont permis de l'enrichir au fur et à mesure des idées de chacun.
Julien et Cloé habitent le Nord de la France, Nicolas est originaire des environs d'un certain stade de foot très vert (oui Saint-Etienne c'est bien ça!), et moi-même (Clément) je vis en Ile-de-France... Vous pouvez constater que nous n'avons pas grandi dans les mêmes contextes, ni dans le même environnement, et c'est aussi ce qui fait la richesse de ce projet.
Nous possédons la même envie de découvrir les cultures sud-américaines, ce goût de l'aventure indispensable à ce genre de périple et la volonté d'aider les populations en difficulté. Nos études, axées sur l'environnement, nous permettent de nous rejoindre aussi sur les problématiques de développement durable qui entrent en jeu dans le projet.
Cette présentation m'amène à évoquer l'un des aspects les plus importants selon moi de ce projet: l'échange avec l'autre. Nous allons à la rencontre de personnes qui ne possèdent ni la même culture, ni la même langue, ni les mêmes traditions que nous. C'est une chance dont nous mesurerons une fois sur place toute l'importance. Mais cet échange aura aussi lieu au sein même de notre équipe. Et le fait que nous soyons certes tous français, ayant la même langue et la même culture, mais pas les mêmes habitudes, les mêmes façons de penser et les mêmes caractères, sera aussi une chance. Partager une telle expérience tous les quatre sera aussi un vrai voyage, mais cette fois-ci, intérieur.
CV
Nous sommes 3 étudiants de l'ENSAIA (Ecole Nationale Supérieure d'Agronomie et des Industries Alimentaires) située à Nancy, Julien Macrelle, Nicolas Goiran et Clément Vinsard, et une fraîche diplômée d'un Master recherche et développement en Biotechnologies, à l'université Pierre et Marie Curie à Paris, Cloé Dupont. Nous travaillons sur ce projet depuis cet été et nos manières différentes de concevoir chaque étape nous ont permis de l'enrichir au fur et à mesure des idées de chacun.
Julien et Cloé habitent le Nord de la France, Nicolas est originaire des environs d'un certain stade de foot très vert (oui Saint-Etienne c'est bien ça!), et moi-même (Clément) je vis en Ile-de-France... Vous pouvez constater que nous n'avons pas grandi dans les mêmes contextes, ni dans le même environnement, et c'est aussi ce qui fait la richesse de ce projet.
Nous possédons la même envie de découvrir les cultures sud-américaines, ce goût de l'aventure indispensable à ce genre de périple et la volonté d'aider les populations en difficulté. Nos études, axées sur l'environnement, nous permettent de nous rejoindre aussi sur les problématiques de développement durable qui entrent en jeu dans le projet.
Cette présentation m'amène à évoquer l'un des aspects les plus importants selon moi de ce projet: l'échange avec l'autre. Nous allons à la rencontre de personnes qui ne possèdent ni la même culture, ni la même langue, ni les mêmes traditions que nous. C'est une chance dont nous mesurerons une fois sur place toute l'importance. Mais cet échange aura aussi lieu au sein même de notre équipe. Et le fait que nous soyons certes tous français, ayant la même langue et la même culture, mais pas les mêmes habitudes, les mêmes façons de penser et les mêmes caractères, sera aussi une chance. Partager une telle expérience tous les quatre sera aussi un vrai voyage, mais cette fois-ci, intérieur.
CV
Artisanat Shuar
C'est bientôt les fêtes de fin d'année et, en cette période de recherche intensive de cadeaux pour les amis, les enfants, les frères et sœurs, cousins, parents, grands parents... - Bref tout le monde - nous vous proposons quelques articles d'artisanat Shuar (les indiens équatoriens) !
Tous ces objets ont été confectionnés par les habitants des communautés de Putuim et Tsuntsu et ramenés en France par l'équipe 2011, ils ont donc parcouru quelques 10 000 km rien que pour vous!
Pour la "livraison", Cloé est sur Paris-Evry jusqu'au 23 décembre et ensuite dans le Nord de la France. Sinon on peut passer par la poste !
Les prix inscrits sont indicatifs et peuvent être revus, cependant ils tiennent compte du temps passé pour la confection. Bien entendu, l'ensemble de l'argent collecté par la vente de ces objets ira au projet Équateur.
bague en bois: 8€ [vendue]
Collier multicolore: 12€ [vendu]
bois sulpté et peint: 18€ [vendu]
Pochette: 12€
collier 15€ [1exemplaire/2 vendu]
Collier échelonné: 19€ [vendu]
Collier: 15€ [vendu]
Pochette Tsuntsu 12€
boucles d'oreilles: 12€ [vendues]
Collier tour de cou: 20€ [vendu]
Collier multiforme: 10€
Collier dent: 12€ [vendu]
collier double: 17€ [vendu]
bois sculpté et peint en collier: 10€
Collier 16€ [vendu]
Collier triangle 15€ [2 exemplaires vendus]
Toile peinte 20€ [vendue]
Collier tour de cou 12€ [vendu]
JM.
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