Bonjour
à tous ! Comme promis, voilà le dernier chapitre de notre extraordinaire
aventure péruvienne, l’ultime volet de notre folle escapade touristique dans ce
pays magnifique. Alors certes on a pris un peu de retard dans l’écriture du
blog, puisque ça fait maintenant plus de 2 semaines que nous avons posé nos
valises en Equateur. Mais que voulez-vous nous sommes tout simplement débordés,
entre les multiples sorties liées au projet et surtout les rencards incessants
que nous donnent les équatoriennes. Mais je vous jure que ça valait le coup
d’attendre, car nous allons finir en fanfare avec la :
4ème
étape : Cusco, la Vallée Sacrée et le Machu Picchu
Rien
qu’à l’évocation de ces noms que tout le monde ou presque a déjà croisé au
moins une fois dans sa vie (cf. Garou), ce dernier chapitre s’entoure d’une
aura de mystère et de légende. Et vous allez vous rendre compte qu’elle n’est
en rien usurpée.
Cusco,
d’abord (ou Cuzco). Si elle a inspiré à Disney une sombre histoire d’empereur
qui se transforme en lama pour apprendre à cracher plus loin, c’est avant tout
une ville, et pas n’importe laquelle, puisqu’elle fut la capitale de l’empire
inca (elle répondait alors au doux nom de Tawantinsuyu). Elle est située au sud-est
du Pérou, à la limite est des Andes, ce qui lui offre une honorable altitude de
3 400 m. La légende veut qu’elle ait été fondée entre le XIe et le XIIe siècle
par le premier Inca Manco Capac lui-même, et sa femme, Mama Ocllo, juste après
leur naissance épique dans les eaux du lac Titikaka.
Tiens, ça me fait penser
que j’ai oublié de vous dire à combien d’heures de bus on a eu droit cette
fois-ci, pour rallier Cusco depuis La Paz. Faites vos jeux, les paris sont
ouverts ! Un indice, ce fut encore un voyage long et fastidieux, avec
notamment un passage de frontière difficile. Celui d’entre vous qui trouvera la
bonne réponse, qui est 13h, remportera une photo dédicacée de Julien et Clément
en pagne dans la jungle.
Tout ça pour dire que
Cusco est une ville splendide, probablement la plus belle que l’on ait vue
jusqu’à présent en Amérique du sud. Petites rues pentues pleines de charme,
Plaza de armas vaste et majestueuse avec ses arcades et sa cathédrale, collines
verdoyantes cachant des ruines chargées d’histoire… Un vrai régal pour les
yeux.
La Place d’armes, prise depuis la
terrasse d’un bar, quel hasard…
Lors
de notre séjour dans la ville, nous avons assisté à une manifestation de
professeurs des écoles qui nous a rappelé notre bonne vieille patrie, mais
surtout à une démonstration de danses traditionnelles proposée par des groupes
venus des quatre coins du pays rivalisant de virtuosité et vêtus de costumes
plus bariolés les uns que les autres. On s’est bien essayé à quelques pas, mais
il semblerait qu’on soit définitivement perdus pour la danse.
Et on fait tourner
les jupettes…
Apparemment,
les environs directs de Cusco valent également le détour. Malheureusement,
notre timing serré et nos bourses bien vides (esprits tordus s’abstenir) après
deux semaines de tourisme ne nous ont pas permis d’aller vérifier par
nous-mêmes. Mais c’était pour mieux profiter de ce qui allait suivre : la
visite del Valle Sagrado, la Vallée Sacrée des Incas.
Baignée
par la rivière Urubamba, sacrée elle aussi, elle fut très appréciée des Incas
pour son climat propice à l’agriculture (culture du maïs notamment) et pour ses
richesses naturelles. Elle regroupe aujourd’hui de très nombreux sites archéologiques
incas et abrite encore quelques communautés indigènes isolées sur les hauteurs.
On y trouve aussi des mines de sel, qui lui en revanche n’est pas sacré.
La vallée ça crée des liens
Nous nous sommes arrêtés à Pisaq, petit
village typique célèbre pour son marché artisanal qui propose bijoux, tissus et
autres curiosités. Les marchands étaient tellement bons vendeurs qu’on n’a pas
pu s’empêcher de dévaliser les étals, c’est papa et maman qui vont être
contents, ils pourront bientôt redécorer le salon.
Mais Pisaq, ce n’est pas seulement
un traquenard d’où vous repartez sans le sou et les bras chargés de bric-à-brac,
c’est aussi un complexe archéologique majeur, construit à flanc de falaise dans
un cadre majestueux. Il rassemble temples, citadelle et cultures en terrasses,
preuve que le site a cumulé à la fois des fonctions religieuse, militaire et
agricole. Impressionnant de voir comment les Incas ont réussi à dompter la
montagne et son relief capricieux.
Malheureusement,
les espagnols vinrent pis saccagèrent tout
Mais nous n’avions encore rien vu du
génie architectural inca. Quelques kilomètres plus loin, le site
d’Ollantaytambo est une pure merveille. Dans les hauteurs, à 2 800 m
d’altitude, siège une forteresse massive qui fut l’objet de combats acharnés
entre les conquistadors espagnols et les résistants incas après la chute de
Cusco. Elle se présente sous la forme de gigantesques gradins qui rendent
l’ascension difficile pour les éventuels assaillants. Tout au sommet rayonne un
temple qui devait rester à jamais inachevé, mais on peut ainsi mieux voir avec
quelle précision ils taillaient les blocs de pierre rouge, qui s’emboîtent
parfaitement (tel un célébrissime jeu de construction danois pour enfants et
grands enfants dont je tairai le nom). Imaginez la force de travail titanesque
qu’il a fallu réunir pour faire monter ici, à l’aide de simples plans inclinés,
des rocs de plusieurs tonnes, extraits dans une carrière éloignée de plus de 6
km !
Féroces guerriers incas en costume traditionnel défendant
corps et âme la forteresse
Le village d’Ollantaytambo vaut
encore plus le détour, puisque c’est l’un des seuls vestiges de l’architecture
urbaine inca. Les rues sont agencées en forme d’épi de maïs, les maisons
représentant les grains, séparés les uns des autres par un système de canaux.
Le tout présente un cachet certain et offre une incroyable sensation de
quiétude, et l’on se surprend à déambuler au hasard dans ces ruelles étroites
au charme d’un autre temps.
Le village inca d’Ollantaytambo.
Note à benêt : l’enseigne n’est pas d’époque
Nous
grimpons ensuite dans le train qui nous conduit jusqu’à Aguas Calientes, porte
du Machu Picchu. On ne peut pas deviner le site d’ici, mais rien que de se
tenir au pied des montagnes est déjà très impressionnant. Nous nous empressons
de nous blottir dans les couvertures d’un hôtel fort chic pour récupérer de
cette journée riche en émotions et surtout pour pouvoir profiter au maximum de
ce qui nous attend le lendemain…
Quand on vous dit qu’on est « au
pied » des montagnes, ce n’est pas un abus de langage !
Tout
le monde se lève plein d’excitation, sauf Julien, qui à force de se vanter sans
cesse que lui est toujours en pleine forme alors que ses petits camarades
souffrent régulièrement de problèmes digestifs, a fini par réveiller une
vieille malédiction inca pile poil le mauvais jour : le voilà malade au
moment de visiter l’un des plus beaux sites du monde !
Entre
Cordillère des Andes et forêt amazonienne, entre histoire et légende, entre
sanctuaire religieux et résidence du grand Inca Pachacutec, une chose est
sûre : la cité inca du Machu Picchu est un lieu magique, mystique, et je
vais vite manquer de superlatifs pour décrire la splendeur de ces ruines et
l’atmosphère surréaliste qui s’en dégage. Construit au XVe siècle, classé
Patrimoine mondial de l’UNESCO en 1983, il n’a pas usurpé son titre pourtant
officieux de Merveille du monde moderne. Force est de constater que malgré ses
400 000 visiteurs par an, les mesures de protection du site sont plutôt
efficaces, l’ensemble se montrant propre, bien conservé (en dépit des assauts
incessants d’un lichen destructeur) et préservé des fléaux du tourisme de
masse.
Perché
à 2 400 m d’altitude, entre le mont Huayna Picchu (montagne jeune en quechua) et
le mont Machu Picchu (montagne vieille) qui lui a donné son nom, ce joyau du
génie inca abritait dans ses rues et ses maisons aux murs faits de pierres
grossièrement taillées liées par de la terre un petit millier d’habitants
probablement issus de la noblesse. Mais les mots ne suffisent pas, place aux
images :
Vue d’ensemble du site, avec en fond le Huayna Picchu. Si vous
basculez la photo de 90° vers la gauche, vous distinguerez sans peine le visage
de l’Inca se dessiner dans les montagnes.
En revanche, basculer la photo de
180° vers la gauche ou la droite ne vous fera rien voir de plus, à moins que
vous ne soyez sous l’emprise d’une quelconque substance illicite.
Dans ma té-ci c’est la sère-mi y’a rien à
faire tout est en ruines
On
a emprunté le chemin de l’Inca originel, qui nous a tous mené, après 2h de
marche dans un panorama idyllique, jusqu’à la Porte du soleil (sauf Julien, qui
payait là le prix de son impertinence et se contentait de visiter dans le
détail les majestueuses toilettes du Machu Picchu).
La Porte du soleil (mais aussi de quelques
nuages)
L’après-midi,
la plupart des autres touristes ayant levé le camp, on a pu profiter du site
pour nous seuls ou presque, ce qui nous a permis de débusquer les nouveaux
maîtres des lieux, à savoir les lamas, les mille-pattes géants et les
lapins-écureuils.
Des oreilles de lapin, une queue d’écureuil,
je vous présente le lapin andin (qui n’a rien de crétin)
Pause goûter
Quels visionnaires, ces Incas :
ils avaient même prévu des tribunes pour accueillir les futurs nombreux visiteurs (lol
mdr ptdr) !
Voilà,
je pourrais vous montrer des photos pendant des heures, même si elles ne
rendent pas justice à la beauté du site et surtout à l’incroyable puissance
mystique qu’il dégage, qui nous fait croire sans peine qu’on pourrait croiser
un véritable inca au prochain coin de rue. C’est à regret que nous quittons les
lieux, en nous jurant de faire partager notre visite au plus grand nombre et de
revenir un jour.
C’en
est fini de notre tour du Pérou en 20 jours. Enfin quand je dis fini, j’oublie
les 20h de bus entre Cusco et Lima, puis les 15h pour rallier Cajamarca et nous
remettre péniblement au travail, portant ainsi notre total à 103h de bus !
Mais qu’est-ce que ça en valait le coup ! Après avoir vu ça on envisage
sérieusement de s’acheter chacun une nouvelle paire d’yeux, histoire de
s’assurer que ceux-là ne perdent pas une miette des images sublimes amassées
lors de notre périple !
J’espère qu’à travers
cette série d’articles vous aurez pu vous faire une idée des splendeurs de ce
pays aux paysages si variés qu’ils n’ont en commun que leur beauté, et que
malgré mes calembours intempestifs vous aurez pris plaisir à voyager un peu
avec nous. Nous en tout cas avons vécu une expérience véritablement unique, et
c’est un bonheur de vous la faire partager.
NG
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